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d’une femme, d’une famille qui me traite avec dédain. Considere bien cela, et témoigne à l’homme qui te recherche, que tu l’épouses avec joie, si tu ne veux pas perdre la tendresse de ta mere, et t’attirer son aversion.

Ainsi le discours de Madame d’Estival, qui avoit ressemblé presque en tout point à celui de Madame de Ste. Anne, finit de même, et presque dans les mêmes termes. Les deux meres avoient beaucoup fait, l’une pour son fils, l’autre pour sa fille, et vouloient actuellement s’en récompenser beaucoup, se servant pour cela de l’objet de leurs soins, de maniere à faire douter si elles n’avoient pas eu toujours plus d’égoïsme que de tendresse. Du moins n’avoient-elles jamais aimé qu’à leur maniere, et sans