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récits si lugubres, qu’il auroit voulu n’être point revenu. Celles qui les lui faisoient sembloient s’y plaire, et comme il répondoit peu, et ne se récrioit point, elles l’y croyoient presque insensible, de sorte qu’elles prolongeoient un supplice dont elles ne s’appercevoient pas. À midi, au moment où il alloit leur demander grace, il voit entrer Mademoiselle d’Estival. Sans presque savoir ce qu’il faisoit, il va à elle et la débarasse d’une corbeille de belles cerises qu’elle apportoit à Madame de Ste. Anne. Elle avoit extrêmement chaud. Elle ôte son chapeau, qu’il prend aussi. Ah ! mon cousin, dit-elle, vous voilà arrivé ; j’en suis en vérité fort aise.

Il est fort égal au lecteur que Mademoiselle d’Estival eût les yeux bleus ou