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des fichus honnêtes, des bonnets, un chapeau, avec lesquels on ose se montrer, il faut surtout avoir de quoi manger et boire, et il suffiroit d’une année ou deux de mauvaise récolte de foin et de fruits pour que nous eussions manqué du nécessaire. Que faire alors ? Aurois-tu voulu que ta mere, qui n’est plus jeune, se fût fait servante de basse-cour chez quelqu’un de tes fiers parens ? Non, ma mere, non, s’écria Mademoiselle d’Estival avec douleur. Cependant si j’osois… N’ose pas, je te défends d’oser, et t’ordonne d’obéir, dit séchement sa mere. Un mariage comme celui qui se présente, a toujours été l’objet de mes vœux. Il est nécessaire pour mon repos d’assurer notre subsistance. Il me convient de m’éloigner d’un lieu où je suis méprisée,