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qui est loin de la pensée aujourd’hui, peut fort bien s’y introduire demain. Si votre mari et sa mere vous avoient bien traitée, vous ne vous seriez plus mise en peine de votre propre mere ; si vous aviez été dédaignée au château, vous seriez venue pleurer à la ferme. Mais, dit Mademoiselle d’Estival, étoit-il si pressé de me marier ? Vous avez vu par mes réponses sur Ste. Anne, que je ne trouvois pas que cela fut pressé du tout. — Enfant que vous êtes ! dit la mere, ne croyez-vous pas qu’il en coûte pour vous habiller comme vous l’êtes, et pour vivre comme nous faisons, quoique ce soit frugalement ? J’ai voulu, et je savois bien pourquoi, que vous fussiez vêtue en Demoiselle. L’étalage de la misere ne tente personne ; pour qu’elle