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toute la finesse, tout le but de cette obligeance si nouvelle, de ce sourire si doux, de cette invitation d’avant-hier, de cette course d’hier… Taisez-vous, petite fille, interrompit Madame d’Estival, ne jugez pas la conduite de gens plus sages que vous : dans un moment vous en viendrez à accuser votre mere. Puis se modérant un peu, et toujours attentive à ne lui pas laisser entrevoir qu’elle fût le moins du monde libre de refuser un mariage qui lui déplaisoit, elle lui dit : Tu habiteras avec un homme fort doux, fort bon, fort obligeant, une bonne et belle maison fort bien située… Ah mon Dieu ! voilà à quoi je ne songeois pas, et voilà bien le comble du malheur pour moi, dit Mademoiselle d’Estival. Il me faudra quitter ce lieu,