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de Ste. Anne, n’eût pu rien inventer de plus favorable. Tonquedec, un peu rêveur pendant la promenade, redevint plus gai pendant les récits que fit Mademoiselle de Rhedon ; et lorsqu’elle les termina, comme nous venons de le voir, il se sentit véritablement joyeux et dit en riant ; quoique bientôt, cet amoureux viendra trop tard, à ce que je présume, et ce n’étoit pas là une puérile joie, ni le triomphe d’un enfant. Tonquedec, content de sa détermination, content de son choix, mais avec ce mélange d’une prévoyance craintive, que tout homme raisonnable doit éprouver dans une pareille position, Tonquedec fut et devoit être fort aise de n’avoir pas été prévenu auprès de Madame d’Estival, qui auroit agréé un autre gendre tout aussi volontiers que lui.