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mere avoit rassemblé ses parentes pour le recevoir. Leurs peres, leurs maris, leurs fils avoient péri, ou vivoient encore dans cet exil auquel s’étoit condamnée une partie de la noblesse françoise ; exil si triste, qui de volontaire qu’il fut d’abord, étoit devenu forcé, et dont on a tant déploré l’imprudence.

Toutes ces Dames pleurerent en revoyant Ste. Anne, et lui-même il étoit fort attendri : il venoit de traverser la Vendée ! Sa mere lui présenta sa parente Mademoiselle de Rhedon, qui demeuroit chez elle. Elle étoit orpheline. La nation venoit de lui rendre le bien de son pere, et de deux oncles dont elle étoit devenue l’héritiere unique dans des tems malheureux.

On prodigua d’abord à Ste. Anne des