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souffert devoit naturellement en hàter la fin. Mais sa fille ! Elle n’avoit pas dix-sept ans ! Tonquedec s’émut d’autant plus qu’on ne paroissoit pas penser à l’émouvoir. Madame de Ste. Anne se mêloit si peu de la conversation, qu’on auroit dit qu’elle n’écoutoit pas. Quelques traits raceontés dans les lettres de son fils, quelques jugemens portés sur Mademoiselle d’Estival, vinrent les uns après les autres se retracer à l’esprit de Tonquedec et lui dire : l’émotion que tu éprouves, non-seulement t’inspire un dessein noble, mais il te dispose à une action sage. Obéis à cette impulsion, car elle te mene bien. Voulez-vous me charger du sort de l’objet de vos sollicitudes, dit-il à Madame d’Estival, voulez-vous me donner votre fille ?