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Elle voyoit que sa mere démêloit et approuvoit son projet, et dès-lors elle crut la chose faite. Mademoiselle d’Estival, plus encouragée qu’à l’ordinaire en étoit plus aimable ; mais cette disposition où on la mettoit faillit à tout gâter : elle parla de son cousin avec un feu et une éloquence tellement affectueuse, que peu s’en fallut que Tonquedec ne vît toute sa prédilection pour lui. Vous faites votre cour à l’ami de mon fils, dit Madame de Ste. Anne, car ses préventions lui sont aussi favorables que les vôtres, et il l’aime autant que vous. Cela seroit difficile, dit Mademoiselle d’Estival. Madame de Ste. Anne dirigea la conversation vers un autre objet, et dans un moment de tête à tête qu’elle fit ensorte d’avoir avec