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parentes, Madame de Ste. Anne la fit inviter à dîner au château, ce qu’elle n’avoit point fait encore. Madame d’Estival devina tout de suite les intentions de Madame de Ste. Anne, et pour cette fois elle en fut contente. Ces deux femmes ne différoient que par l’éducation, et il y avoit en chacune de quoi lui faire deviner l’autre.

Ma mere est flattée sans doute, dit Mademoiselle d’Estival à Madame de Ste. Anne, de la faveur que vous m’avez faite aujourd’hui, car elle m’a obligée de m’habiller avec plus de soin qu’à l’ordinaire, et m’a dit de faire tout ce que je pourrois pour me rendre digne de vos bontés. Madame de Ste. Anne sourit en regardant Mademoiselle d’Estival, qui étoit en effet très-bien mise.