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ses terres. Ste. Anne accepta tout avec une obligeante confiance, sachant que la discrétion n’est point ce qui fait plaisir à un homme officieux de bonne foi.

Amenez-nous, dirent ces deux hommes à Ste. Anne en le quittant, une femme qui vous ressemble, dont le maintien et la conduite lui attirent autant d’égards que d’affection, et qui ne soit, pour ainsi dire, d’aucun siecle, afin de mieux convenir à tous, depuis l’âge d’or jusqu’au nôtre. Hélas ! dit Ste. Anne, j’avois presque espéré vous l’amener. Sentant son visage changer et ses yeux se remplir de larmes, il s’excusa de sa foiblesse. Pourquoi s’excuser ? pourquoi ? s’écrierent les deux hommes. Cet aimable abandon nous attache à vous, et dans ces tems d’égoïsme et de défiance, les