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n’est vrai de ce qu’ils disent, et cela fait qu’à mon gré rien n’est intéressant. Sur les objets les plus rebattus, on nous débite tous les jours les mêmes lieux communs, et sans l’esprit de parti qui se pique de lire tout ce que l’esprit de parti écrit, les feuillets de mille ennuyeux volumes ne seroient pas seulement ouverts. Je sais plusieurs de nos écrivains, les plus féconds et les plus rabâcheurs, qui pourroient nous dire des choses très-curieuses, mais ils s’en gardent bien, et leur parti les assommeroit s’ils s’avisoient de répondre à quelques questions qu’un homme étranger aux partis auroit envie de leur faire. Le lecteur de parti veut s’aveugler et le veut tellement, qu’il consent à être ennuyé à condition qu’il ne sera pas instruit. Sans parler des raï-