et lui dirent, en se nommant, qu’ils venoient lui faire visite. Ste. Anne prit sur lui, et les reçut fort bien. Il n’y a que trois jours, se disoit-il, que je souhaitois de les revoir, et je l’écrivois à Tonquedec, quand je voulois qu’il me vînt trouver ici. Est-ce leur faute si depuis tous mes desirs se sont changés en une mélancolique indifférence ? Ste. Anne dit à son fermier d’apporter du vin et du cidre, et à Herfrey, qu’il ne partiroit pas encore ce soir-là. Rappellant aux deux amis la conversation qu’il avoit entendue, il les mit en train de parler, et ils parlerent avec esprit et franchise. Celui qui s’étoit déclaré contre les livres dit : ce qui acheve de me dégoûter de tous ceux qui écrivent et de toutes leurs productions, c’est que rien
Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/118
Cette page a été validée par deux contributeurs.