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choir devant ses yeux, et pleurant sans se contraindre. Le silence subit de Herfrey l’ayant fait revenir à lui, il se leva brusquement, et, la main sur le front, pour cacher son trouble, il courut prendre l’air. Duval lui porta du café dans le jardin, et ne soupçonnant pas ce qu’il lui avoit fait éprouver de mortelle peine, il lui conseilla de se reposer dans un endroit bien ombragé, qu’il lui montra, jusqu’à ce que le mal de tête qu’il paroissoit avoir se fût dissipé.

Rentré au château, Ste. Anne déchira sa lettre. Vingt projets différens se présenterent à son esprit. Il repoussa tout ce qui n’étoit pas digne d’une ame ferme et généreuse, et celui qui auroit voulu être porté à Missillac sur les aîles du vent, résolut d’y retourner à pied, et