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Son aspect change selon l’occasion ; il est grave quand il le faut, enjoué quand il le faut, mais toujours, dit Herfrey en élevant peu à peu la voix, il est honnête, aimable, angélique. Quand on la voit, on sent qu’on ne se lassera pas de la voir, et qu’on l’aime mieux que tout ce qu’on a vu, ou verra jamais. Ceux qui dépendront d’elle seront heureux, son mari sera le plus heureux des hommes ; mais si c’est ton maître qui doit l’avoir, si on nous l’ôte pour la mener ici, je n’y veux plus revenir de ma vie. Herfrey s’étoit si bien oublié, si bien exalté, dans sa poétique harangue, qu’il ne pensoit pas du tout qu’il parloit devant son maître ; mais en finissant de parler, il le regarda et le vit renversé contre le dossier de sa chaise, son mou-