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fort riche, qui porte un nom ci-devant fort beau, et qui est très-jolie et très-aimable, à ce que me dit Ste. Anne. C’est elle certainement qu’on lui destine. Madame de Ste. Anne est jeune, et elle jouit d’une grosse fortune qui est à elle. Il faut être son propre maître comme je le suis, avoir déja toute la fortune de ses parens, comme c’est malheureusement mon cas, pour épouser sans contradiction et sans difficulté Mademoiselle d’Estival, malgré que sa mere soit une paysanne qui n’a rien de recommandable, et que le château de son pere ait été brûlé et son bien pillé. Voilà en effet, pensois-je, une assez pauvre alliance ; je n’en dis pourtant rien à mon maître, et d’abord après je pensai : n’importe ! Si la fille vaut ma