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selle d’Estival ? A ce mot Ste. Anne devint pâle comme la mort. Duval qui étoit presque derrière lui, la main posée sur sa chaise, ne le vit pas ; mais Herfrey le vit si bien, qu’il se hâta de présenter un verre de vin à son maître. Buvez, Monsieur, buvez, dit-il d’un ton qui surprit Ste. Anne. Il regarda Herfrey, rougit et sourit.

Ce fut, reprit Duval, un mot que mon maître jetta dans le discours, qui me donna cette idée que je viens de vous dire. Je la ruminai à part-moi jusqu’au lendemain, et alors je lui dis : mais, Monsieur, peut-être que votre ami prendra pour lui cette Demoiselle. Bon ! dit mon maître, sa mere n’est pas femme à lui laisser épouser une orpheline ruinée. Elle a chez elle une fille