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moi, dit son compagnon, je suis trop vieux pour apprendre à me passer de livres, et je me passerois encore moins d’un ami formé par les livres, à qui les livres ont tout appris, qu’ils ont rendu capable de parler contre eux avec force et avec grace. Allez vous êtes un ingrat ; vous battez votre nourrice ! — Vous me désarmez bien adroitement, dit son ami. On vient de me dire, reprit l’autre, que le jeune Ste. Anne est dans ce canton, et qu’il songe à réparer le château de ses peres. S’il y vient demeurer je desire qu’il aime les livres, qu’il ait des livres, qu’il nous en prête, et qu’il parle et agisse en homme instruit. Ste. Anne, déja debout pour s’en aller, s’arrêta et les regarda, incertain s’il parleroit ; mais je