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viron. Son mari lui survécut ; c’est ce que j’en ai su de plus vif.

J’avais été mis depuis longtemps sur la trace de madame de Charrière par la lecture des Lettres de Lausanne ; mieux informé de toutes choses par rapport à elle, durant mon séjour dans le pays, j’aurais cru manquer à une sorte de justice que de ne pas venir, tôt ou tard, parler un peu en détail d’une des femmes les plus distinguées assurément du xviiie siècle, d’une personne si parfaitement originale de grâce, de pensée, et de destinée aussi, qui, née en Hollande et vivant en Suisse, n’écrivait à la fin ses légers ouvrages que pour qu’on les traduisît en allemand, et qui pourtant, par l’esprit et par le ton, fut de la pure littérature française, et de la plus rare aujourd’hui, de celle de Gil-Blas, d’Hamilton et de Zadig.

15 mars 1839.