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Genji hurle de douleur et de rage. Comme tout Japonais, il croit à la magie ; il devine, il sent que la rivale méchante a envoûté cette innocente victime qui est là, sans vie, sans plus d’amour possible, et sans l’espoir de la vengeance, qui rend presque la vie !…

— Courez ! crie Genji à ses serviteurs. Cherchez Koremitsu ! Qu’il m’amène aussitôt son frère, le bonze habile dans les exorcismes !… Hâtez-vous !

Les serviteurs partent à la recherche de Koremitsu et du bonze. Ils ne reviennent pas…

La nuit marche, si lentement !… La bise sanglote dans les arbres du jardin. Ukon gémit toujours sur le corps de sa maîtresse. Les paravents mobiles s’ouvrent, se referment, claquent sous la poussée capricieuse du vent. Et Genji croit que ce sont des esprits invisibles