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CHAPITRE IX

Un solitaire ; rencontre d’un vieil ami. — Figuier parasite et liquidambar. — Un jaguar. — Montées del Aguila et du Mirador. — Les lianes à eau et les lianes boussoles. — Un petit boa. — Singes et toucans. — Une cache. — Le moyoquile. — Arrivée à Ténosiqué.

On se mit en route pour la plus longue traversée que devait faire l’expédition sans plus rencontrer ni maisons ni centres habités ; huit jours d’étape séparaient en effet la ville Lorillard du village de Ténosiqué,

Les mules avaient un surcroît de charge, grâce aux nombreuses curiosités lacandones, grâce surtout à la masse de tasajo provenant du massacre des pécaris ; et, cependant on allait aborder, dans deux jours, la partie la plus difficile et la plus ardue de la route, la montée del Aguila et celle du Mirador.

La première journée, on regagna le campement, du bord de l’Usumacinta, où l’on avait reçu la tribu lacandone, et l’on s’engouffra dans la forêt vierge pour n’en plus sortir qu’à Ténosiqué.

La caravane avait repris son ordre de route, Panfilo en tête avec le vieux mulet, l’Indio, clochette au cou pour guider ses camarades, et qui ne pensait plus, le pauvre, à regagner son village ; en queue se trouvaient Frémont et les enfants, sous la surveillance de Pétronille, de Sulpice et de Bénito ; deux Indiens, portant le chien blessé sur un brancard, fermaient la marche. Nul incident à noter.

On cheminait ; il était onze heures à peine et l’on était loin du