aux mais impuissants, elle peut se tenir dans le vague et prolonger ainsi son existence.
Et cependant il faut que nous mettions tous la main à la critique ; c’est par elle seule que nous pouvons avoir conscience de l’erreur que les phénomènes mettent en évidence dans une tendance artistique ; le seul moyen de se défaire d’une erreur est de la connaître. Il faut que les artistes qui ont, sans le savoir, entretenu l’erreur et l’ont poussée à des hauteurs telles qu’elle est désormais devenue intolérable, fassent maintenant, pour la vaincre complètement, un dernier et viril effort en s’occupant eux-mêmes de critique ; de cette façon ils anéantiront l’erreur et supprimeront en même temps la critique pour redevenir de nouveau et sérieusement des artistes pouvant s’abandonner sans crainte à leur inspiration, sans souci de la définition esthétique de leurs desseins. Le moment est venu où cet effort est impérieusement nécessaire ; il faut que nous fassions ce que nous devons pour permettre que d’autres le fassent, si nous ne voulons pas sombrer dans une méprisable imbécilité.
Quelle est donc cette erreur dont tous ont le sentiment, mais dont personne n’a la parfaite connaissance ?