l’ouverture du Porteur d’eau comment il pouvait exprimer en cette forme la marche pressante de l’action, sans porter atteinte à l’unité de composition. L’ouverture en mi de Fidelio présente un lien visible de parenté avec celle du Porteur d’eau.
C’est d’ailleurs dans ces deux opéras que les deux maîtres se touchent de plus près. Mais on reconnaît clairement dans plusieurs des autres ouvertures de Beethoven, notamment dans celle dite de Léonore que son génie impétueux se sentait trop à l’étroit dans les limites qui arrêtaient son essor. Beethoven qui n’a pas souvent saisi l’occasion de développer librement ses immenses instincts dramatiques, paraît avoir voulu s’en dédommager ici, en se jetant avec toute la force de son génie sur le champ de l’ouverture, ouvert librement à sa fantaisie. Il a créé de la manière la plus originale, avec les images harmoniques pures, le drame tel qu’il le concevait, délivré des entraves créées par les timides auteurs de pièces de théâtre ; il fit jaillir son œuvre de son germe gigantesquement développé. On ne peut attribuer une autre origine à cette merveilleuse ouverture de Léonore. Loin d’être une simple introduction musicale au drame, elle nous le représente plus