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Les critiques de l’auteur de Lohengrin sur Weber sont à enregistrer. « Il n’a pu atteindre les sphères élevées de l’opéra allemand, Euryante, malgré ses belles qualités, reste une tentative avortée. » Telle est l’opinion de M. Wagner, que nous ne sommes pas éloigné de partager, si l’on se place au point de vue exclusif du drame. Mais là où M. Wagner nous plonge dans l’étonnement, c’est lorsque, revenant à Mozart, il s’emporte dans des éloges inaccoutumés sous sa plume. « La Flûte enchantée, dit-il, c’est la quintescence des plus nobles floraisons de l’art. »

Comme nous voilà loin de ce qu’il écrivait, en 1860, dans la préface de ses quatre poëmes d’opéras. Lisez plutôt : « Mozart, qui se rapprochait de la conception mélodique italienne, était retombé plus d’une fois, on peut même dire habituellement, dans l’usage des phrases banales ; elles nous montrent fréquemment ses périodes harmoniques sous un aspect pareil à celui de la musique de table. »

On le voit, autre temps, autres opinions. Les éloges remontent à la jeunesse de l’auteur de Rienzi ; les critiques jalouses et irrévérencieuses pour un maître