J’ai suivi ces mesieieurs sur leur propre terrain, et là, je me suis attaché à mettre en évidence ce qui leur manque ; il s’agit maintenant de la musique d’opéra telle qu’elle est interprétée par eux, et ici, je puis être bref. Tout ce que j’ai à en dire peut se résumer en cette simple invocation : « Mon Dieu ! pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ! » Il me faudrait, pour faire ressortir ce qu’il y a d’outrageant pour l’opéra, dans leurs allures, recourir, cette fois, à l’exposé direct de ce qu’on peut, dans ce domaine, produire de beau et de bon, et cela m’écarterait trop du but que je me suis proposé ; je réserve cet exposé pour une autre occasion. Bornons-nous à rechercher ce qu’il y a de plus caractéristique dans leurs habitudes comme chefs d’orchestre d’opéra.
Lorsqu’il s’agit de cette musique de concert qui est leur base d’opérations, ces messieurs — chose bien naturelle — cherchent à procéder avec tout le sérieux dont ils sont susceptibles. Ici, à l’Opéra, il leur semble plus convenable d’affecter une certaine insouciance sceptique, je ne sais quelle frivolité spirituelle. Ils avouent avec un sourire