Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 128 —

qui avaient l’idée d’exprimer et d’expliquer le but du drame par l’expression musicale n’étaient que des égarés.

Tout le monde acclama Rossini qui avec un art particulier s’entendait à meneille à mettre en relief les mélodies. Il laissa de côté toute organisation de la forme. Il remplit le moule le plus simple, le plus sec et le plus superficiel qu’il put trouver, du seul élément entièrement conséquent dont il eût besoin ; — de la mélodie qui enivre à la façon d’un narcotique. Sans se soucier de la forme, qu’il laissait absolument de côté, il consacra tout son génie aux jongleries les plus amusantes qu’il put exécuter dans le genre. Aux chanteurs qui, auparavant, étaient obligés de s’étudier à exprimer dramatiquement un texte ennuyeux et insignifiant, il disait : « Faites des paroles ce que vous voudrez, mais n’oubliez pas de vous faire applaudir par des roulades amusantes et des entrechats méthodiques. » Et les chanteurs lui obéissaient volontiers.

Aux instrumentistes, qui auparavant étaient dressés à accompagner avec ensemble des phrases pathétiques de chant, il disait : « Prenez-en à votre aise ; mais que chacun de vous n’oublie pas de se