faits pour les rétablir dans leur vérité ne purent que les troubler davantage.
À la cantate dramatique vint bientôt s’ajouter le ballet, grâce au désir des hommes riches de varier leurs plaisirs. La danse et les airs de danse furent empruntés à la danse populaire aussi arbitrairement que l’air d’opéra avait été emprunté à la chanson populaire ; la danse vint se juxtaposer au chant sans pouvoir s’y marier, et ainsi naquit pour le poète la tâche contraire à la nature des choses de relier, dans un ensemble quelconque, les manifestations des talents qu’il avait à faire valoir. Un enchaînement dramatique devenu de plus en plus nécessaire, devait réunir ce qui en réalité n’exigeait aucune liaison, de telle sorte que les intentions du drame furent dominées par des influences purement extérieures. Le chant et la danse restèrent complètement séparés, n’ayant d’autre but que de mettre en relief le talent du danseur ou du chanteur ; c’est dans le récitatif seul qui, par nécessité, leur servait de lien, que le poëte pouvait exercer son activité purement secondaire et que le drame pouvait donner signe d’existence.
Mais le récitatif, lui-même, n’était pas une inven-