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II veut prouver qu’avant que sa plume féconde ne laissât tomber sur le papier les assonances et les dissonances du Tannhauser, de Tristan et Iseult des Niebelungen et des Maîtres chanteurs, la musique dramatique était un art enfantin cultivé sans doute avec un certain succès par des hommes bien doués, mais qu’aucune intelligence géniale n’avait porté jusqu’à son summum l’intensité créatrice. Et pour atteindre à ce but, il commence par déclarer, avec une olympienne sécurité, a que l’opéra moderne est depuis longtemps, pour les artistes honnêtes, un objet du plus vif dégoût ! »

Il pourrait nous convenir d’établir ici une distinction entre les dégoûtés et les œuvres qui dégoûtent, et de demander à M. Wagner quels sont les opéras qui le dégoûtent pour connaître par élimination ceux qui ne le dégoûtent pas. Il pourrait être utile de savoir, une fois pour toutes, que les œuvres dégoûtantes sont, suivant le jugement de M. Wagner, celles que les autres hommes ont considérées comme autant de créations immortelles. Mais nous ne voulons point pousser la malice jusqu’à ce degré de férocité. Nous voulons même bannir de ce débat purement esthétique jusqu’à