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LE FREISCHÜTZ
à
L’OPÉRA.


I


Ce n’est pas sans une certaine émotion que j’assistais mercredi à la représentation du Freischütz, à l’Opéra. Le chef-d’œuvre de Weber est, pour moi, bien qu’il m’ait été donné de l’entendre plusieurs fois dans ces dernières années, un souvenir de jeunesse, un de ces souvenirs ineffaçables, en raison des circonstances au milieu desquelles le Freischütz m’apparut.

C’était en 1844, j’arrivais à Dresde pour y terminer mes études, commencées dans un collège de province. J’allais avoir dix-huit ans et je n’avais jamais mis les pieds dans une salle de spectacle ! Vous entendez, messieurs les enfants d’aujourd’hui qui, à quinze ans, savez par cœur la Belle Hélène