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FIDELIO AUX ITALIENS.


I

L’affiche des Italiens annonce comme prochaine la représentation de Fidelio. Aucune nouvelle ne n pouvait nous être plus agréable. En effet, nous croyons fermement que le temps est venu où Fidelio prendra, dans le répertoire des théâtres lyriques de Paris, la grande place que lui assigne en Allemagne son immense valeur musicale et le nom de son immortel auteur.

Nous savons qu’il existe un préjugé contre cette œuvre de Beethoven. On a dit, sans se donner, comme toujours, la peine d’étudier, voire même d’entendre, que la musique de Fidelio n’était pas dramatique et encore moins vocale ; que son seul côté intéressant se trouvait dans l’orchestration ; qu’il fallait renvoyer le grand homme à ses sonates et à ses symphonies, et que le théâtre, en définitive, « n’était pas son affaire. » Disons que c’est en France