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la fondation des Concerts Populaires, que Beethoven était assommant ? Ne vous ai-je pas entendu dire aussi, avant que l’Opéra eût remonté le chef-d’œuve de Mozart et qu’on vous y eût donné un ballet dans le palais de Don Juan, que cet opéra allemand élait le comble de l’ennui ?

Je suis donc sans inquiétude sur votre conversion finale. D’ailleurs, veuillez-le ou ne le veuillez pas, vous finirez par aimer une belle fugue autant et peut-être plus que vous n’avez goûté le Pied qui r’mue !

Sachez que les plus beaux chœurs de Sébastien Bach et de Handel sont des fugues.

Le Kyrie du Requiem de Mozart est une fugue. Le terrible chœur des catholiques et des protestants, au 3e acte des Huguenots, « marmoteurs de prières, régiment de sorciers, » est, sinon une fugue, du moins un morceau écrit en style fugué. Enfin, ô Parisiens très-versatiles, le plus digne d’admiration des fragments de cette dernière grande œuvre de Rossini, — la Messe solennelle est… une fugue !

Et c’est précisément cette page magnifique qui vous a le plus remué, et puisqu’il faut, avant tout, qu’on vous « empoigne, « ce qui vous a le plus