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Aussi dit-on : paysages d’opéra-comique, paysans d’opéra-comique, brigands d’opéra-comique, etc. Quand à l’Orient, nous savons quels parfums s’en dégagent, quelles pastilles on mange dans les sérails imaginés par Félicien David et ses imitateurs. Aujourd’hui ce n’est pas que je m’en prenne à MM. Gallet et Saint-Saëns de leur Japon, dont on ne voit qu’un intérieur de maison et quelques personnages-muets ; mais l’effort d’imagination que demande au spectacteur le livret de la Princesse jaune dépasse un peu celui qu’on est habitué à faire rue Favart. Qu’on en juge :

Un savant Hollandais, vivant en Hollande, entouré de parents Hollandais, aimé d’une cousine hollandaise, est épris d’une Japonaise de paravent, ornement de son cabinet de travail ! Voilà qui est déjà assez original, bien que M. Gallet ait eu l’attention de nous montrer son héros passionné pour toutes les merveilles du Japon, pour sa langue, pour ses arts, pour ses potiches.

Mais ce n’était pas assez pour limagination très souple des abonnés de l’Opéra-Comique, qu’aucune extravagance ne rebute. Tout d’un coup le savant Kornélis s’avise de fabriquer et de boire un breuvage, dont la composition se trouve indiquée dans le