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sinon leur inspiration, du moins leur style, et c’est ce que M. Gounod à su faire merveilleusement dans certains passages de son Médecin malgré lui ; mais rien, en vérité, ne l’excuse d’en avoir écrit d’autres dans le style de Don Pasquale.

Cette hésitation, ce mélange ne sauraient nous surprendre de la part d’un esprit aussi flottant que celui de l’auteur de Faust. Nous l’avons dit plusieurs fois, en énumérant les qualités de son grand talent, ce qui manque à M. Gounod, dans ses œuvres légères aussi bien que dans ses œuvres sérieuses, c’est la tenue, c’est l’unité, c’est le tempérament, car il est rare, chez lui, que les résultats répondent aux prémices.

Tout en indiquant nos réserves, nous nous plaisons à répéter que le Médecin malgré lui de M. Gounod est une œuvre charmante digne à tous égard de figurer dans le riche répertoire de l’Opéra-Comique.

1872.