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DU JAPON.

insurgés qui tenaient le prince assiégé lui proposèrent de mettre bas les armes s’il voulait adorer les dieux de ses pères et rétablir leur culte ; mais, sans écouter des rebelles qui voulaient lui faire la loi, il se défendit avec une vigueur qui les étonna.

Une révolte avait aussi éclaté dans le royaume d’Arima, et le roi avait été obligé de se retirer dans une forteresse, lorsque son père, qui avait autrefois abdiqué en sa faveur, se mit à la tête de ses vassaux et de quelques sujets fidèles de son fils, et mit les rebelles en déroute. Il garda ensuite les rênes du gouvernement, et éloigna même son fils de la cour. Ce prince, nommé Xengandono, détestait les chrétiens et leur religion qu’il regardait comme la cause des malheurs de sa famille, et commença aussitôt à les persécuter dans les États du fils qu’il venait de détrôner. Il est bien probable qu’il en aurait agi de même avec son autre fils Sumitanda et avec ses sujets chrétiens, s’ils avaient eu besoin de son secours pour se tirer du mauvais pas où ils se trouvaient ; mais le prince d’Omura avait pour lui le Dieu des armées qui lui avait donné des assurances de la victoire en lui montrant, comme à Constantin, le signe du salut dans l’air, et en lui faisant connaître, comme autrefois au premier empereur chrétien, qu’il combattrait pour lui.