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HISTOIRE

tugais, en ajoutant que le meilleur moyen de les attirer était de fixer dans le pays les ministres de leur religion ; il avait écrit au P. de Torrez que le port de Vocoxiura serait ouvert sans aucun droit aux Portugais, et qu’il leur céderait toutes les terres qui sont à deux lieues à la ronde ; qu’il y aurait une maison pour les missionnaires, et qu’aucun idolâtre ne pourrait s’y établir sans leur consentement. C’est par suite de ces offres qu’Alméida reçut l’ordre de se rendre à Omura ; il visila le port de Vicoxiura, dont il fut extrêmement satisfait, car c’est un des plus beaux et des plus grands du Japon. Le prince reçut le missionnaire avec la plus grande faveur, et fit aussitôt dresser le projet de l’acte relatif à la cession du port de Vocoxiura. Après avoir envoyé ce projet à son supérieur, Alméida mit les ouvriers en œuvre, et il eut bientôt dressé une chapelle propre et une maison de bois de cèdre. Pendant qu’il était occupé à ces travaux, il vit, à sa grande surprise, arriver le P. de Torrez. Voici quelle avait été l’occasion de ce voyage.

Le roi de Firando avait vu avec peine l’établissement qui se préparait à Omura, et il avait écrit aussitôt au P. de Torrez pour lui faire les offres les plus avantageuses, si les missionnaires voulaient revenir dans ses États. Sur ces entrefaites,