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HISTOIRE

dans la Chine, et il en forma le dessein. Il fut secondé dans ce projet par Jacques Pereyra, marchand portugais, plein de zèle pour la propagation de la foi ; mais la jalousie et l’avidité du nouveau gouverneur de Malaca firent échouer l’expédition qui devait le conduire à la Chine, et le saint, s’étant rendu à Sancian, y mourut en peu de jours d’une fièvre ardente, dans une cabane ouverte à tous les vents et presque sans aucun secours ; mort d’autant plus digne d’un apôtre, qu’elle lui donnait plus de ressemblance avec celui de qui les apôtres tiennent leur mission, et qui les a avertis, par ce qu’il a souffert lui-même, qu’ils ne seraient pas mieux traités que lui.

Le saint avait envoyé au Japon le P. Baltazar Gago, Portugais, avec deux jeunes religieux de la même nation, nommés l’un Pierre d’Alcaceva, et l’autre Édouard de Silva. Ces trois missionnaires prirent terre à Cangoxima, vers la mi-août de l’année 1552, et furent bien reçus du roi de Saxuma, qui s’était réconcilié avec les Portugais. Ils se rendirent ensuite à la cour du roi de Bungo, et de là à Amanguchi, pour conférer avec le P. de Torrez sur la manière de se comporter dans l’exercice de leur ministère et d’établir partout une conduite uniforme. Ils s’entendirent pour donner aux cérémonies du culte la pompe qui est un be-