ou de l’écriture, qui, dans les deux pays, consiste en caractères significatifs, exprimant les idées indépendamment du son des mots. Cependant les traditions historiques et religieuses des deux peuples semblent prouver qu’ils ont toujours été entièrement distincts l’un de l’autre. La comparaison de leurs mœurs vient encore à l’appui de cette opinion. Sous ce rapport les Japonnais sont plus éloignés des Chinois que de nous, bien qu’on les ait appelés nos Antipodes moraux. En effet, prendre le blanc pour la couleur du deuil et le noir pour celle qui marque la joie ; monter à cheval à droite ; se revêtir de ses habits de cérémonie dans la maison, et les quitter quand on en sort ; saluer du pied, et non de la main ou de la tête, ce sont là des habitudes qui n’ont nul rapport à la manière de penser, encore moins aux sentiments du cœur, d’où résulte le véritable caractère.
Le Chinois ne fait rien qui ne soit mesuré ; c’est la sagesse qui règle toutes ses actions. L’honneur est le principe sur lequel roulent toutes les démarches du Japonnais. On dirait que le premier met toute sa gloire à suivre exactement les maximes d’une prudence presque toujours animée par l’intérêt ; et que toute la sagesse du second consiste à ne s’écarter jamais des règles