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HISTOIRE

ticulière, ou si l’on veut ses armes ou son chiffre. Les ordres du gouvernement qui regardent les Hollandais sont lus en partie au directeur de leur commerce dans le palais de l’empereur à Yedo, et en partie communiqués par les gouverneurs de Nangazaqui ou par leurs lieutenants.

Dès qu’un navire est arrivé, le premier interprète se rend à bord et recommande à l’équipage l’observation de ces règlements, et surtout d’éviter de donner aucune marque de christianisme en présence des naturels du pays. Enfin, on ne peut guère porter plus loin la gêne où l’on retient ces marchands. Si on leur permet de temps en temps de sortir de leur île, ce n’est jamais que pour aller rendre leurs devoirs à quelque grand, ou pour d’autres affaires qui intéressent autant les Japonnais qu’eux-mêmes. D’ailleurs, ils n’ont pas plus de liberté dans ces sorties que dans leur prison, car ils sont toujours au milieu d’une troupe de gardes et d’inspecteurs qui les conduisent comme on ferait des prisonniers d’État.

Ceux qui restent à Désima après le départ des navires ont, une ou deux fois l’année, la liberté de se promener dans la campagne : on l’accorde pourtant un peu plus souvent aux médecins et aux chirurgiens, qu’on suppose chercher des plantes médicinales ; mais cette liberté coûte cher aux