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DU JAPON.

par des porteurs de profession ; les ornements de ces voitures font connaître la qualité de ceux qui s’y trouvent.

Pour naviguer sur les rivières ou le long des côtes, on se sert de bateaux, dont les voiles sont moitié noires et moitié blanches ; presque tous ont deux ponts, mais le premier est fort bas ; le second a des fenêtres, et l’on peut, avec des paravents, y former plusieurs appartements. Les plus grands navires marchands ne vont jamais bien loin au large, et ne servent qu’au cabotage ou à des traversées d’une île à l’autre. Les lois de l’empire fixent leurs dimensions, et ne permettent pas qu’on en construise d’assez grands pour aller en pleine mer. Il n’y a jamais qu’une voile, et les câbles sont en paille cordonnée, et cependant fort solide.

On trouve des maisons de poste à des distances très-rapprochées, et un nombre étonnant d’hôtelleries parfaitement commodes et bien tenues. Les voyages continuels des Japonnais pour leur commerce, pour des pèlerinages de dévotion, et pour les devoirs à rendre à leurs supérieurs, expliquent le nombre de ces hôtels.

On a prétendu que les Japonnais tiraient leur origine des Chinois, et l’on s’est particulièrement appuyé sur la ressemblance de la langue savante