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HISTOIRE

du directeur à Nangazaqui, c’est qu’en repassant à Méaco, on l’oblige, ainsi que les Hollandais de sa suite, à visiter les temples qui sont aux environs de cette grande ville. Ce sont les édifices religieux les plus grands et les plus riches de l’empire ; ils sont placés avec beaucoup d’art sur le penchant des collines qui entourent cette capitale. L’habitude d’y conduire les Hollandais a pris force de loi, de telle sorte qu’il ne faut pas dire qu’on leur permet de voir ces temples, mais bien plutôt qu’on les y conduit, qu’ils veuillent les voir ou qu’ils ne veuillent pas.

En 1673, les Anglais avaient essayé de renouer leur ancien commerce avec le Japon, mais ils n’y purent parvenir, et leur vaisseau fut obligé de s’en retourner sans avoir pu descendre un homme à terre et sans qu’il lui eut été permis de faire aucun commerce.

Les Japonnais se montrent aussi défiants à l’égard de leurs voisins qu’à l’égard des chrétiens ; les Chinois ne peuvent apporter au Japon qu’une certaine quantité de marchandise qui est fixée au double de la quantité accordée aux Hollandais ; ces marchandises doivent être chargées sur un nombre fixe de jonques, qui ne peuvent aborder que dans le port de Nangazaqui.

Un petit bâtiment japonnais, allant de Iedo dans