Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
HISTOIRE

plantées en terre en marque l’entrée : le dedans est orné d’armes dorées, de fusils, de lances, de boucliers, d’arcs et de flèches rangés avec beaucoup de goût. Les soldats y sont assis par terre, les jambes croisées, habillés de soie noire, chacun avec deux sabres.

On entre ensuite dans le second enclos, qui est fortifié à peu près de la même manière ; mais le pont, les portes et le palais y ont plus de magnificence. Le directeur laisse son norimon en y entrant, et les Hollandais leurs chevaux ; les valets ne vont pas plus loin. Ceux qui ont le droit d’être présentés au prince sont ensuite conduits à son palais, qui est dans le troisième enclos. On y entre par un pont de pierre fort long, et, après avoir passé au travers d’un double bastion et de deux portes fortifiées, on continue de marcher dans une rue irrégulière, disposée suivant le terrain et fermée des deux côtés de murailles fort hautes. Elle aboutit à la grande garde qui est de cent hommes, et qui se tient à l’extrémité de la rue, en dehors de la dernière porte qui mène aux appartements de l’empereur.

On fait arrêter le directeur en cet endroit, et le capitaine de la garde lui présente du thé et à fumer. Les commissaires chargés des affaires étrangères, avec une assez nombreuse suite de