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DU JAPON.

vue qu’il soit possible d’imaginer : c’est la ville même qu’on voit en plein, avec ses grands et vastes bâtiments et sa rade ordinairement couverte de navires et de bateaux de toutes grandeurs et de toutes figures.

Le jour marqué pour avoir audience de l’empereur, les présents destinés pour sa majesté impériale sont envoyés de bonne heure au palais pour être rangés dans la salle des Cent-Nattes, où l’empereur les doit examiner. La marche commence peu de temps après, elle n’a rien de magnifique. Quelques Hollandais à cheval précèdent le norimon du directeur, lequel est suivi d’un premier interprète porté dans un cangos ; tout le reste des officiers et des domestiques suit à pied. On arrive ainsi au premier enclos du palais, lequel est bien fortifié de murs et de remparts, et d’abord on passe sur un grand pont bordé d’une très-belle balustrade ornée de boules de cuivre de distance en distance. La rivière qui coule sous ce pont est large, et l’on y voit presque en tout temps un grand nombre de barques et de bateaux. On passe ensuite par deux portes fortifiées, entre lesquelles il y a une petite garde, puis dans une plus grande place où il y en a une beaucoup plus nombreuse. La salle des gardes est au-dessous de cette place ; elle est tapissée de drap, et une forêt de piques