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DU JAPON.

gouverneurs diminuaient toujours le prix, les Hollandais en portèrent leurs plaintes à l’empereur. La réponse fut trois ans à venir, et quoiqu’elle fût favorable aux réclamants, elle leur devint très-funeste, car les gouverneurs de Nangazaqui en furent très-mortifiés et résolurent de tout faire pour nuire au commerce des Hollandais. Appuyés à la cour par le crédit de Mino-Sama et de ses parents, ils représentèrent que les profits des étrangers étaient immenses et portaient un grand préjudice aux sujets japonnais ; enfin ils obtinrent des dispositions plus sévères qui furent signifiées aux marchands de Désima.

(1685) Ce nouveau règlement, qui est encore en vigueur aujourd’hui, porte que les Hollandais ne pourront vendre au Japon, en marchandises de toute espèce, au delà d’une certaine somme chaque année. Cette somme, qui n’est que la moitié de celle accordée aux Chinois, se monte environ à deux millions cinq cent mille francs.

La veille du premier jour destiné à la vente, on met à toutes les portes des rues des affiches, par lesquelles on invite les marchands à se trouver à Désima, afin de s’instruire mieux des marchandises à vendre par les listes détaillées qui sont affichées à la porte de chaque magasin. Comme la direction du commerce est toujours