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HISTOIRE

forcé de s’arrêter ; arrivé enfin à Yedo, il en fit donner avis à celui des gouverneurs de Nangazaqui résidant alors à la cour, le priant de lui faire connaître les mesures qu’il devait prendre pour obtenir audience de l’empereur et lui faire ses présents. On renferma les présents dans les magasins de l’État jusqu’au jour de l’audience, qui se passa fort bien ; les présents furent trouvés très-beaux ; ils consistaient en pièces de velours et d’étoffes de soie, en instruments de précision, en lunettes, en armes et en animaux curieux. Sicungundono, très-satisfait des présents qu’il avait reçus pour sa part, voulut recevoir l’ambassadeur dans son palais ; mais au moment où l’on allait se mettre à table, on entendit crier au feu. Sicungundono y courut pour donner ses ordres, mais toutes ses mesures furent inutiles : un vent impétueux du nord porta les flammes par toute la ville, et en deux jours les deux tiers de Yedo furent réduits en cendres ; plus de cent mille personnes périrent dans cet immense incendie. Dans ce malheur, qui causa un dommage infini à la Compagnie des Indes, Wagenaar eut la consolation de recevoir de l’empereur, des ministres et des gouverneurs beaucoup de faveurs et de distinctions. Il retourna fort content à Nangazaqui ; mais la suite ne répondit pas à de si heureux commencements. Il s’éleva successivement plu-