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HISTOIRE

dant que les Japonnais les aient plus estimés pour cela ; ils étaient même portés à avoir mauvaise opinion de gens qui, pour des intérêts mercantiles, se montraient si acharnés contre une religion qu’ils professaient eux-mêmes, quant aux points capitaux. Quoi qu’il en soit, peu de temps après la bataille de Ximabara, il parut un nouvel édit impérial qui défendait, sous peine de la vie, aux sujets du roi d’Espagne de mettre le pied sur les terres du Japon, ni d’entrer dans aucun de ses ports, sous quelque prétexte que ce fût. Les seuls Hollandais devaient avoir désormais la liberté du commerce dans l’empire. Cet édit était motivé sur la persistance des Portugais à introduire des missionnaires dans l’empire, et sur l’imputation dirigée contre eux d’avoir fomenté la rébellion des chrétiens d’Arima. Deux vaisseaux portugais qui arrivèrent sur ces entrefaites reçurent la notification de cet édit : on défendit à ceux qui les montaient de venir à terre, et on leur signifia qu’ils étaient les derniers qui ne seraient pas traités en ennemis.

(1640) Cette nouvelle jeta la consternation dans Macao ; toutefois on ne crut pas encore le mal sans remède, et on résolut d’envoyer à l’empereur une ambassade pour s’efforcer de le ramener à d’autres sentiments. Quatre personnages, distin-