Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
DU JAPON.

Les cloisons et les portes sont couvertes d’un papier orné de fleurs d’or ou d’argent, quelquefois de peintures, dont le plafond est toujours embelli. En un mot, il n’y a pas un coin de la maison qui n’offre quelque chose de riant et de gracieux. Les murailles et le toit même sont enduits de plusieurs couches de vernis relevées de dorures et de peintures. Les fenêtres sont chargées de pots de fleurs, et quand les fleurs naturelles manquent, on y supplée par les artificielles.

On ne trouve dans les chambres ni bancs ni chaises, la coutume étant au Japon, comme dans tout le reste de l’Asie, de s’asseoir à terre ; et pour ne point gâter les nattes qui couvrent le plancher, on n’y marche jamais avec les sandales, qu’on quitte en entrant dans la maison. On couche sur ces mêmes nattes, sur lesquelles les personnes aisées étendent un riche tapis et une espèce de petit coffre servant d’oreiller. Les fenêtres sont de papier, et ont des volets de bois qu’on ne ferme que la nuit. Comme on ignore, au Japon, l’usage des cheminées, on ménage, dans les plus grandes chambres, sous le plancher, un trou carré et muré qu’on remplit de cendres et de charbons allumés, ce qui répand assez de chaleur pour chauffer toute la chambre. Quelquefois on met sur le foyer une table basse qu’on couvre d’un grand tapis sur