toutes les lettres. Aussi les missionnaires ne pouvaient-ils plus correspondre avec leurs frères. Il y avait également un officier japonnais à Méaco, qui visitait les bâtiments à leur départ, et n’y admettait que ceux dont le capitaine répondait personnellement. La moindre contravention était punie par la confiscation de la cargaison et la mort de l’équipage. Aussi les visiteurs que le général des Jésuites envoya successivement au Japon ne purent-ils parvenir à y pénétrer.
Il y avait trois ans que le père François Pacheco gouvernait l’Église du Japon avec toute la prudence que réclamaient les temps difficiles où il se trouvait, lorsqu’il fut arrêté à Cochinotzu avec son compagnon et les chrétiens qui leur avaient donné asile. Il en fut de même du P. Zola, qui fut saisi à Ximabara avec son catéchiste Caun. Le P. de Torrez était surpris à la même époque, au moment où il célébrait le saint sacrifice de la messe dans un village des environs d’Ozaca. Tous ces pieux ouvriers de l’Évangile furent renfermés dans des prisons, où ils firent de nombreuses conversions parmi ceux mêmes qu’on avait chargés de les garder. On résolut enfin de les tourmenter séparément, et l’on commença par Caun, le compagnon du P. Zola. Ce vertueux jeune homme, qui n’était prisonnier que parce qu’il