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HISTOIRE

d’entre ces illustres proscrits furent brûlés vifs ; les autres périrent bientôt de misère.

(1625) L’empereur se montra à cette époque décidé à accomplir un grand acte de politique que ses prédécesseurs avaient mûri de longue main, et qui consistait à soumettre sans réserve au pouvoir despotique du souverain tous les rois particuliers, qui avaient encore conservé quelques restes de leur ancienne indépendance. On espérait que ce projet rencontrerait des difficultés qui donneraient aux chrétiens quelque temps de relâche, mais il n’en fut pas ainsi : tous les princes se soumirent avec empressement, et ne s’en montrèrent que plus empressés à faire la cour à leur maître en persécutant une religion qu’il voulait anéantir.

Le gouverneur de Nangazaqui publia quelques édits qui achevèrent de réduire les chrétiens du Ximo aux dernières extrémités ; il commença par les ruiner en confisquant leurs fonds qu’il les avait forcés de déposer au trésor royal, et en fermant les magasins de ceux qui se livraient au commerce. Enfin on ferma tous les ports aux navires qui viendraient des Philippines. Les Portugais pouvaient encore commercer à Nangazaqui ; mais rien ne sortait de leurs vaisseaux sans être visité avec la dernière exactitude, et l’on ouvrait même