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DU JAPON.

même temps un aussi grand nombre de missionnaires d’un mérite distingué. Il ne leur manquait qu’un peu plus de concert et de subordination de la part des religieux mendiants, qu’on ne put jamais engager à reconnaître la juridiction de l’ordinaire. Ce fut dans ces circonstances que cette chrétienté perdit dom Louis Serqueyra, son vénérable pasteur. Cette mort fut l’occasion malheureuse de nouvelles divisions : la cour de Rome avait prévu ce cas, et, pour ne pas laisser la Mission sans supérieur, pendant une vacance qui ne pouvait manquer d’être longue, le P. Carvaglio, provincial des Jésuites, avait été muni d’un bref apostolique en vertu duquel, dès que l’évêque eut expiré, il se porta pour vicaire-général et administrateur de l’évêché. Mais le P. Baptiste, commissaire des Pères de Saint-François, élevait la même prétention. Ce qu’il y eut de plus fâcheux, c’est qu’on voulut rendre le public juge de ce démêlé, et qu’on vit bientôt courir des placards contre le P. Carvaglio. Enfin, le clergé séculier, composé de sept prêtres, et qui d’abord s’était uni au provincial des Jésuites, se crut autorisé de faire un mandement qui déclarait le P. Baptiste seul vicaire-général. Ce débat était loin d’édifier les fidèles, et il est facile de penser qu’en voulant partager le troupeau, on affai-