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HISTOIRE

(1596) Tandis que ces guerres occupaient l’empereur, les Pères de Saint-François continuaient à travailler au salut des Japonnais avec un zèle et des venus qui, dans d’autres temps, auraient pu convertir tout le Japon, mais qui ne convenaient pas à la situation de la religion dans cet empire. Le vice-roi de Méaco, les ayant inutilement avertis d’agir avec plus de réserve, informa l’empereur de tout ce qui se passait. Tayco-Sama entra à cette nouvelle dans une grande colère, qui fut encore augmentée par un autre événement qui arriva en même temps. Un galion espagnol ayant échoué dans le port de Tosa, le roi de ce pays confisqua, au nom de l’empereur, son chargement, montant à deux millions. Le capitaine envoya réclamer auprès de Tayco-Sama, et une parole imprudente prononcée par le pilote du vaisseau espagnol, pendant le cours de ces négociations, porta un coup terrible aux affaires de la religion. Comme on demandait à cet homme par quels moyens le roi d’Espagne avait pu acquérir de si grandes possessions dans les Indes, il répondit : « Nos rois commencent par envoyer, dans les pays qu’ils veulent conquérir, des religieux qui engagent les peuples à embrasser notre religion, et quand ils ont fait des progrès considérables, on envoie des troupes qui se